Renversement

Julie Peiffer, 2025- en cours

Renversement explore ce moment où le paysage bascule, où la mémoire du vivant se transforme sous l’effet du climat et du temps.
C’est une traversée du sensible, où l’intime et le collectif s’enlacent, entre effondrement et renaissance.
Je poursuis ici le cycle amorcé avec La grande confiance des nuages, en déplaçant la question du corps vers celle du territoire.
Le travail s’ancre dans le Grand Est, et mêle observation du réel, gestes plastiques et recherche de matière.
Les premières images esquissent une écriture plus ouverte, entre présence, disparition et souffle.

Tout est vert, je prends un bain de verdure. verdure.

À cette heure, tous les matins, j’entends ce merle chanter. chanter. 

Ce cri, d’où vient-il ? 

Je crois saisir, et déjà ça m’échappe. 

Trouble.

Au revers qui paraît l’endroit, 

la nature et l’humain se confondent. 

Peut-être n’est-ce qu’un envers.

Mettre en doute les certitudes. 

L’expérience humaine serait-elle un trompe-l’œil ? 

Je tendais vers la lumière, 

et c’est l’ombre qui me prend.

Quel est le rôle d’un paysage ? 

Quel est le rôle d’un paysage perdu pour toujours ?

Pas de sauvegarde possible.

Accepter le vertige, 

devenir pierre. 

Elle n’a pas reçu en partage la respiration, elle.

Le monde se fossilise dans une matière étrange. 

Pourtant, quelque chose résiste. 

Chaque fragment continue de répondre, de négocier sa forme, son souffle, sa place. 

La matière se replie sur elle-même, dans un devenir plus lent, une mémoire active. 

Le paysage, lui, ne se montre plus. 

Il agit, il nous fait agir. 

Dans cet entre-deux, entre métamorphose et résistance, se rejoue notre manière d’habiter le monde.

La clarté devient nuit, la nuit devient matière. 

Révélation en creux.

Julie Peiffer 2025